Passeport Pour Une Naissance “ Cependant je veux pendant toute ma vie enlever des grains de sable dans l’espoir que le rocher un jour ou l’autre bougera “ Dieter Baumgart |
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Publié le 11/05/2016 Dans la Letre du JIM
Il n’y a pas que des raisons éthiques pour lutter contre la douleur provoquée par les soins chez le nouveau-né. Des stimuli douloureux répétés en début de vie entraînent une instabilité physiologique, une perturbation de la réponse au stress et des anomalies du développement. Or ce type de douleur reste inconstamment évalué et insuffisamment traité, notamment chez le prématuré.
Parmi les moyens pharmacologiques, le saccharose est efficace pour un acte tel qu’une vaccination ou un examen ophtalmologique. Une dose de 0,2 ml à 0,5 ml/kg d’une solution à 24 %, donnée 2 minutes avant le début de l’acte, a une durée d’action de 4 minutes. Des doses nombreuses et rapprochées ne sont peut-être pas anodines. Dans une cohorte de 107 prématurés de moins de 31 semaines, ceux qui avaient reçu plus de 10 doses de saccharose sur 24 h durant la première semaine de vie avaient de moins bons scores de neuro développement à 32, 36 et 40 semaines. Le saccharose devrait donc être prescrit et « tracé » comme un médicament. Le glucose a un effet similaire au saccharose. On peut combiner l’administration d’un sucre au bercement et à la succion non nutritive.
Molécules antalgiques et anesthésiques
- Les opiacés (morphine et fentanyl) et les benzodiazépines (surtout le midazolam) sont indiqués pour les actes très douloureux (pose d’un drain pleural et son retrait, intubation trachéale non urgente, circoncision). Les benzodiazépines ont surtout un effet sédatif. Leurs bénéfices et leurs risques sont à peser à chaque indication. Une revue Cochrane n’a pas trouvé assez de preuves pour recommander l’utilisation systématique d’opiacés lors d’une ventilation mécanique, la réduction de la douleur étant contrebalancée par les effets secondaires, dont la dépression respiratoire et la prolongation de la ventilation mécanique.
- Les AINS sont réservés à la fermeture du canal artériel persistant du prématuré.
En définitive, toute unité dispensant des soins aux nouveau-nés doit rédiger des protocoles de prise en charge de la douleur provoquée par les soins. Les professionnels de santé doivent se former à la lutte contre la douleur des nouveau-nés. Il est nécessaire de poursuivre la recherche pour combler les lacunes de nos connaissances sur la douleur néonatale, par exemple le mécanisme d’action du saccharose.
Dr Jean-Marc Retbi
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